samedi 22 décembre 2012

On commence à posséder les gestes


Le temps était plus favorable pour ce deuxième samedi de chantier, débutant à 9 heures pour se terminer à midi, soit deux heures utiles compte-tenu du temps de rangement. Nous étions cinq. Une équipe a continué à écorcer les grumes de 7 mètres de long, c’est la part un peu ingrate du chantier à laquelle se sont collés Jean-Claude et  Aimé. L’histoire se souviendra de leur abnégation.  L’autre équipe, avec  Jean-Pierre et Philippe a poursuivi l’ajustement et la fixation  des grumes sur l’ossature.

Une erreur du premier samedi a été corrigée. Il faut éviter les saillies trop importantes des bois courbes sur le plan vertical du  mur, pour ne pas créer des points d’infiltration d’eau qui dégraderaient le torchis. Les découpes à mi-bois, par lesquelles la grume est plaquée sur les poteaux de structure,  permettent d’ajuster l’alignement. Les courbes les plus importantes sont tournées sur le plan horizontal ; c’est d’ailleurs celles-ci qui produisent l’effet esthétique souhaité.  

Les grumes sont fixées sur les poteaux par des tire-fond de 250 mm, tête sur la face interne de l’ossature.

L’apprentissage a été rapide. On se familiarise avec le matériau, le tour de main s’améliore. Chacun apporte ses idées et son expérience au fur et à mesure que se posent les problèmes. Un savoir-faire collectif est en train de se constituer, et on peut d’ici le prochain chantier, le 5 janvier, envisager des journées complètes de travail avec une équipe un peu plus nombreuse.
Pour davantage d'informations sur le projet de ferme de maraîchage biologique et son intégration au Bioterritoire porté par la commune d'Ungersheim, suivre ce lien:


 
 

samedi 15 décembre 2012

Premier jour de chantier du mur-test en rondins


La ferme en projet occupera une surface de l’ordre de 700 m2 , un assez grand bâtiment donc…La construction des murs extérieurs en rondins et torchis ne s’improvise pas et doit être testée au préalable : faisabilité technique, consommation de matériaux, performances thermiques, résistance au feu, adéquation aux normes.
Pour cette raison, on commence par la construction d’un mur-test sur la place de la Mairie ; c’est aussi une façon de mettre le projet au cœur de la commune, au vu des habitants et sur le chemin des écoliers. Plus tard, ils pourront raconter.
La technique est inspirée du zagmé iranien, qui permet l’emploi de bois tordus dans tous les sens. Les rondins sont empilés, mais non ajustés horizontalement. Les interstices sont ensuite remplis de torchis de paille et argile.


La construction du prototype a débuté aujourd’hui 15 décembre 2012. Jean-Claude, Aimé, Georges, Serge et Philippe étaient au rendez-vous en dépit d’un temps maussade. Ils se sont attaqués au tas de grumes de robinier faux-acacia , coupés hors sève dans la forêt communale. Première tâche, dépilage, choix des six premières grumes (longueur finie 7 m, diamètre 0,15/0,20m), écorçage. Le premier rondin a été ajusté et fixé sur la structure. Une mise en route plutôt encourageante, sans (ou pas encore) de difficulté particulière.

mardi 11 décembre 2012

Il était une fois un camp de charbonniers

 
La ferme sera construite au lieu-dit « Kohlacker », en français « Champ du charbon ». Ce vieux  nom  désigne une clairière de cultures dont la création remonte, au Moyen-Âge, à des charbonniers ; ceux-ci ont défriché la forêt, cuit son bois dans des meules, puis sont partis ailleurs ; peut-être ont-ils transformé en charbon  leur propres cabanes de rondins.

Une partie de ces terrains est, un millénaire plus tard, affectée à une activité d’insertion par le maraîchage biologique (Jardins du Trèfle Rouge, antenne des Jardins d’Icare). C’est aujourd’hui à des friches sociales que l’on s’attaque ici.
Le symbole  du camp des charbonniers dans la clairière nourrit le projet de construction de la ferme. Dans celle-ci  se trouveront les activités de production et les lieux de convivialité. Le choix des matériaux, leur mise en œuvre, vont évoquer une construction brute et poétique issue des ressources de la proximité immédiate : troncs de robinier, terre et paille. Rodés à la participation aux affaires publiques grâce aux choix démocratiques de la municipalité, des habitants participeront bénévolement à la construction.

Nous mettons cette expérience en ligne car nous aurons beaucoup à apprendre des autres, mais aussi à communiquer  au sujet de notre démarche. En effet, et cela diffère de réalisations similaires dans leurs formes et techniques, il s’agit ici d’une réalisation à maîtrise d’ouvrage publique soumise aux réglementations dans toute leur rigueur. Ce sera donc un laboratoire, grandeur nature, testant la possibilité de satisfaire aux normes en employant  des techniques primitives et des matériaux aussi peu transformés que possible.